Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, plus connue sous l'appellation de
sainte Thérèse de Lisieux ou de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou la petite Thérèse, est une religieuse canonisée née à Alençon le 2 janvier 1873 et
morte à Lisieux le 30 septembre 1897.
Fille de Louis et Zélie Martin, Thérèse perd sa mère à l'âge de quatre ans et demi. Elle est élevée par ses sœurs aînées
Marie et Pauline, jusqu'à leur entrée au carmel de Lisieux. Elle aussi ressent très tôt un appel à la vie religieuse. Surmontant les obstacles, elle entre au carmel de Lisieux à 15 ans. Après
neuf années de vie religieuse, dont les deux dernières passées dans une nuit de la foi, elle meurt de la tuberculose le 30 septembre 1897 à l'âge de 24 ans.
Le retentissement de ses publications posthumes, dont Histoire d'une âme publiée
peu de temps après sa mort, en fait l'une des plus grandes saintes du XXe siècle. Considérée par Pie XI comme
« l'étoile de son pontificat », elle est rapidement béatifiée et canonisée puis déclarée sainte patronne des missions et sainte patronne secondaire de la France avec Jeanne d'Arc. La dévotion à sainte Thérèse s'est développée partout dans le
monde.
La nouveauté de sa spiritualité, appelée la théologie de la « petite voie »1, a inspiré nombre de croyants. Elle propose de rechercher la sainteté, non pas dans les grandes actions, mais dans les actes du quotidien même les plus insignifiants, à
condition de les accomplir pour l'amour de Dieu. En 1997, le pape Jean-Paul II a fait d'elle le 33e docteur de l'Église, reconnaissant par-là même l'exemplarité de sa vie et de ses
écrits.
Édifiée en son honneur, la basilique de Lisieux est le deuxième plus grand lieu de
pèlerinage de France après Lourdes.
À la mort de Thérèse, mère Agnès dispose de différents écrits autobiographiques, qu'on désigne sous le terme de
Manuscrits A, B et C.
Le Manuscrit A est rédigé à la demande de mère Agnès pendant l'année 1895.
Au cours de l'hiver 1894, la sœur de Thérèse, prieure du carmel, lui ordonne d'écrire tous ses souvenirs d'enfance. Fin janvier 1895, Thérèse achète un petit cahier d'écolier et s'attèle à la
tâche, écrivant généralement le soir après l'office de complies. Avec humour et sur un ton allègre, sans plan établi, elle n'écrit pas l'histoire de sa vie, mais bien l'« histoire de son âme », qu'elle intitule « Histoire printanière d'une petite fleur blanche ». Cette relecture lui est
bénéfique, car elle l'aide à mieux comprendre le sens de ce qu'elle a vécu. Ce sont finalement six cahiers qu'elle remplit au long de l'année 1895 et qu'elle remet à la prieure le 20 janvier
1896
Le Manuscrit B est un ensemble de lettres adressées à la marraine de
Thérèse, sa sœur Marie. En septembre 1896, alors que Thérèse connaît la gravité de sa maladie et qu'elle est entrée dans une nuit de la foi, elle commence sa retraite annuelle. Elle profite des
temps de silence et de méditation pour écrire des lettres qu'elle adresse directement à Jésus. Elle décrit ce qu'elle vit depuis quelques mois, mais surtout les grâces reçues en septembre 1896,
et la grande découverte qu'elle fait alors : l'amour est sa vocation. Marie lui ayant demandé de rédiger une présentation de sa « petite doctrine »,
elle lui remet ces lettres qui constituent « la charte de la petite voie d'enfance »( poème de septembre )
Le Manuscrit C est écrit en obéissance à mère Marie de Gonzague. En
réalité c'est mère Agnès, réalisant que sa sœur va mourir, qui incite la prieure à obtenir de Thérèse la suite du récit de sa vie. C'est sur un petit carnet à la couverture noire, à partir du 3
ou 4 juin 1897, que la malade rédige ses souvenirs : « Pour écrire ma "petite vie", je ne me casse pas la tête ; c'est comme si je pêchais à la ligne :
j'écris ce qui vient au bout ». Elle y décrit les grâces qu'elle a reçues au cours de sa vie, les découvertes spirituelles qu'elle a faites, notamment la « petite voie ». Début juillet, prise par une fièvre de plus en plus forte, elle ne peut plus tenir son porte-plume et continue avec un petit crayon . Fin août, rongée par la maladie, elle doit abandonner la rédaction du carnet
Peu avant sa mort, Thérèse sait que ses écrits seront diffusés, au moins dans les carmels sous la forme d'une
circulaireNote 5, et peut-être même publiés comme le propose Pauline en juillet 1897. Elle lui déclare d'ailleurs avec confiance : « Ma Mère, ces pages feront beaucoup de bien. On connaîtra mieux ensuite la douceur du bon Dieu ... ». Elle lui confie par avance la tâche de corriger les écrits à sa
guise, consciente du nécessaire travail de relecture et de correction