Plus de trois semaines pour faire la peau au loup |
Discrètement, la préfecture du Var vient de donner l'ordre aux lieutenants de louveteries et aux gardes
de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) de tuer les loups de la région. Prise en réponse à de nombreuses attaques dans la région du camp militaire de Canjuers, cette
décision ne va pas manquer d'aviver le débat sur la 'gestion' des loups.
Il est vrai que depuis le retour de Canis lupus via l'Italie, son effectif s'est considérablement accru
et plus personne ne conteste aujourd'hui son expansion, soit une situation à l'opposé de celle des ours et des lynx nationaux. Néanmoins, que les éleveurs et autres chasseurs le veuillent ou non,
le loup est plus un révélateur du mal-être du monde pastoral qu'un prédateur susceptible de remettre en cause l'activité des éleveurs et chasseurs.
A titre d'exemple, dans le Var, la préfecture a enregistré cette année 85 attaques susceptibles d'être
imputées au loup, pour 201 moutons tués (un chiffrage en baisse par rapport à l'année passée).
Si, à ce bilan, il convient également d'ajouter le stress causé aux troupeaux ainsi que de probables
avortements de brebis (1), ce n'est rien face aux attaques de chiens errants (environ 15 000 par an pour les seules Alpes), maladies (une perte de quelque 700 000 ovins-caprins par an en moyenne,
à l'échelon national). A ceci, il convient également d'ajouter les pertes 'naturelles' (foudre, dérochement, etc.). Au final sur le seul arc alpin, annuellement la perte est de 40 000 à 50 000
moutons toutes causes confondues, une fourchette à comparer aux 1 414 attaques et 4 913 victimes (ovins et caprins) officiellement comptabilisées en 2011 ...
En conclusion, même si l'autorisation de tir des loups, sans condition, est limitée dans le temps (fin
de l'opération le 19 septembre), elle apparaît comme une étape supplémentaire vers une gestion très musclée de l'espèce, dans un contexte où la prédation est pourtant en baisse par rapport à
2011. A la décharge des autorités, il est vrai qu'il est plus facile de se faire 'quelques loups' que de mettre en œuvre de réelles mesures pour répondre aux principaux maux d'une profession dont
les problèmes existent depuis bien avant le retour du loup !
Selon l'ONCFS, quelque 250 loups vivraient en France dans les Alpes, les Pyrénées, mais aussi le Massif
Central, le Jura et les Vosges.
1- Toutes ces causes de pertes font l'objet d'une indemnisation des éleveurs.
je suis pour les loups !!
canaliser la population --
et ne pas les exterminer !!