de jolies cartes folkloriques de Bretagne-
comme canelle sait que j'adore !!
merci !
je pensais qu'il s'agissait seulement d'us et coutumes dans les costumes
Je vois que c'était des sortes de clans selon la fortune ou le métier-
Vers le milieu du XIXème siècle, la coiffure des Bretonnes avait
encore conservé, dans les petites villes, les signes distinctifs des classes
de la société.
Le Chapeau, avec son armature de feutre, de carton ou de paille,
était l'attribut exclusif de la noblesse.
Le Bonnet, à rubans de couleurs variées, posé sur la chevelure en
bandeaux, appartenait à la classe bourgeoise, celle des gros commerçants.
La Coiffe blanche, bonnet aux ailerons absents, au fond, élargi
ou approfondi, pour enclore la chevelure, indiquait l'artisane des
petites villes, la femme du patron ouvrier, celle des petits boutiquiers.
La Coiffe paysanne, aujourd'hui autant variée qu'il y a de paroisses,
quoique sortie d'un type unique, appartenait, seule, à la campagnarde,
la femme du laboureur de la terre.
Ces divisions étaient si bien tranchées si bien respectées dans chaque
classe, qu'un proverbe a pu dire. — « Il n'y a à quitter le costume
de sa mère, que la fille qui a forfait à son honneur ».
« Fille qui a quitté son costume, est bourgeoise, de dos, seulement ».
Cependant, dans la classe bourgeoise, la demoiselle était, parfois,
admise à prendre le chapeau. C'est quand le père, gros commerçant,
pouvait s'intituler négociant.
Mais cette transformation du bonnet à rubans en chapeau, ne se
faisait pas sans critique. La jeune fille, qui changeait ainsi de
classe, tombait sous la langue du monde. Le dimanche de Pâques,
autrefois, dans toutes les paroisses, on inaugurait les habits neufs,
et, pour la première fois de l'année, des souliers de cuir, pour aller
à la Grand'messe.
La bourgeoise déguisée obéissait aussi à cette ancienne coutume.
Mais, quand, au milieu de la foule, pour atteindre sa chaise au
haut de l'église, elle s'avançait, angoissée et rougissante,
peut-être aussi bravant, sous les bords de son premier chapeau,
son coeur, certes, n'était pas à l'unisson de l'Alleluia de la fête.
Elle savait que la paroisse entière passait en revue sa mise,
et que la rumeur publique désapprouvait.
Plus tard, quand le chapeau n'ombrageait plus que des cheveux blancs,
si la bourgeoise déguisée, oublieuse de son origine, s'avisait de dire
« Pour moi, je suis née en chapeau ! ».
On ne se faisait pas faute de lui insinuer qu'elle
« sortait de derrière un comptoir ».
Ce compromis entre les deux premières classes existait aussi
entre la classe des artisanes et celle des bourgeoises.
Cependant l'artisane gardait mieux les distances.
Elle acceptait bien la robe, le camail, les franges de la bourgeoise.
Mais jamais elle n'aurait osé ajouter, même un discret ruban de couleur
à sa coiffe blanche.
Mais cette coiffe blanche s'ornait de broderies,
de dentelles de toutes provenances, dont les relations maritimes
facilitaient l'introduction.
La paysanne, seule, savait garder intacts le costume et la coiffe
de sa paroisse, portés par ses aïeules. Cette coiffe blanche,
en toile de ménage, oeuvre de sa main, encadrait et ombrageait si
bien sa figure ; et les volutes de ses mentonnières retroussées
tombaient si naturellement et si gracieusement sur ses épaules.
La paysanne d'autrefois avait le sens inné de l'esthétique.
Bien différente est cette large coiffe en toile de ménage, d'autrefois,
de la minuscule coiffe, en tissu léger, à laquelle la paysanne
d'aujourd'hui, de tendance citadine, donne la raideur et le
disgracieux d'un huit de chiffre, à force d'empois et de borax.
http://www.infobretagne.com/coiffe-bretonne.htm